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La maladie de Lyme est une maladie bactérienne transmise par les tiques. Elle est difficile à diagnostiquer et à traiter, et affecte divers organes. Pour des raisons encore mal comprises, elle est en plein développement, notamment en Europe et aux États-Unis.
La maladie de Lyme, appelée aussi Borréliose de Lyme, est une infection due à des bactéries de forme hélicoïdale (spirochètes, dont fait partie la bactérie qui donne la syphilis), les borrélies. Ce type de bactérie est en général transmis à l’homme par une morsure de tique mais ce n’est probablement pas le seul mode de transmission de la maladie. Il est possible en effet que les moustiques, les puces, les araignées… soient également des vecteur de borrélies. La maladie de Lyme est transmissible de mère à enfant.
Il existe une trentaine d’espèces de borrélies découvertes à ce jour, dont 5 sont des pathogènes avérés pour l’humain, de nouvelles espèces étant découvertes chaque année par les chercheurs. Selon l’espèce et la souche de borrélie en cause, les symptômes peuvent être très différents.
Pourquoi Lyme ?
En 1975, deux mères de famille de la ville de Lyme (Connecticut) inquiétées par une série de 39 cas étranges d’arthrites inflammatoires chez des enfants alertent les autorités sanitaires américaines. Celles-ci ne parviennent pas à identifier la maladie mais déclenchent une enquête épidémiologique afin de recueillir un maximum de données. Allen C. Steere, un jeune rhumatologue de l’université de Yale, les analyse. Il parvient à démontrer que de nombreux enfants atteints présentaient des morsures de tiques avant l’apparition des symptômes. Il note également que ces symptômes s’atténuent lorsqu’on traite les enfants avec des antibiotiques. Cependant, il ne parvient pas à expliquer précisément comment la maladie a été transmise aux enfants. En 1982, un entomologiste médical, Willy Burgdorfer, examine l’intestin de tiques prélevées autour de la ville de Lyme. Il y trouve des bactéries géantes, de forme hélicoïdale, appelées spirochètes. Il suppose immédiatement qu’il pourrait s’agir de l’agent de la maladie constatée chez les enfants de Lyme. Pour vérifier son hypothèse, il inocule les bactéries à des lapins et constate que les animaux développent quelques semaines plus tard un érythème migrant, le premier signe de la maladie de Lyme. En 1984, le spirochète est nommé Borrelia burgdorferi en l’honneur de Willy Burgdorfer avant qu’on ne comprenne qu’il en existe en réalité différentes variétés. Une partie des autres borrélies véhiculées par les tiques provoquent chez l’Homme des symptômes équivalents ou proches de ceux induits par Borrelia burgdorferi.
Lire aussi : Comment prévenir la maladie de Lyme
La description classique de la maladie
Il est massivement accepté que la maladie de Lyme présente trois phases distinctes, séparées de périodes sans symptômes :
– La phase aiguë, ou primaire, survient entre 3 et 30 jours après la morsure de tique. Elle se manifeste souvent mais pas toujours par une lésion cutanée rouge centrée autour du point de piqûre et qui s’étend progressivement et ne gratte pas. Elle se déplace à d’autres endroits du corps (membres inférieurs en général), c’est pourquoi on l’appelle érythème chronique migrant (ECM). D’autres symptômes peuvent être associés à l’ECM : maux de tête, douleurs articulaires, légère fièvre, fatigue…). En l’absence de traitement, l’ECM disparaît au bout de quelques semaines. Notez que dans la moitié des cas, l’ECM n’apparaît pas alors que la personne a été infectée par une borrelia. Il arrive aussi qu’il passe inaperçu.
– Plusieurs semaines ou mois après la disparition de la lésion cutanée apparaît la phase secondaire caractérisée par des lésions cutanées semblables à celles observées pendant la phase primaire, des douleurs articulaires, des manifestations cardiaques (évanouissement, palla-communautetions, douleurs thoraciques…) et neurologiques (inflammation des racines des nerfs autour de la zone de piqûre).
– La troisième phase se manifeste plusieurs mois ou années après l’infection par des atteintes cutanées plus sévères, des douleurs articulaires semblables à celles de la phase 2, et des manifestations neurologiques touchant la moelle épinière ou le cerveau.
Lire aussi : Un point complet sur la maladie de Lyme, avec le Dr Richard Horowitz
Il faut noter que la maladie de Lyme est complexe car l’infection par les spirochètes est généralement associée à d’autres infections provenant d’autres microorganismes présents dans la salive des tiques : bactéries, protozoaires, champignons, vers, virus… On parle de co-infections.
Le traitement conventionnel recommandé par les Haute Autorité de Santé (HAS) repose essentiellement sur la prise d’antibiotiques qui font disparaître certains symptômes. Le problème c’est que cette maladie, même traitée par antibiotiques, peut revenir sous une forme chronique.
Les médecins qui connaissent bien la maladie modulent le traitement en fonction de l’état du patient et de ses symptômes. Ils utilisent des antibiotiques ayant des spécificités propres et qui sont adaptés à la multiplicité des co-infections. Le recours à des antibiotiques capables d’attaquer les formes dormantes et très résistantes de la bactérie (formes kystiques) est souvent nécessaire. En parallèle, pour optimiser l’immunité, une complémentation nutritionnelle est généralement mise en place (vitamines, minéraux…). Pour lutter contre l’acidose, des modifications alimentaires (produits laitiers, viandes…) peuvent aider.
La forme chronique, encore méconnue
Ce qui est vraiment inquiétant dans la maladie de Lyme c’est sa forme chronique qui présente des symptômes très divers et changeants, rendant le diagnostic très difficile à établir. Comme la syphilis, elle aussi due à un spirochète, la maladie de Lyme peut en effet imiter n’importe quelle maladie.
La caractéristique principale de la forme chronique de la maladie de Lyme c’est que les symptômes apparaissent et disparaissent selon que le malade est dans un bon ou un mauvais jour. Douleurs articulaires, musculaires, symptômes neurologiques (fourmillements, engourdissement, sensation de brûlure) vont et viennent et changent de localisation.
La deuxième difficulté de cette maladie de Lyme chronique est le manque de tests fiables pour la diagnostiquer. Le problème c’est qu’aujourd’hui cette maladie prend une tournure épidémique à l’échelle mondiale (voir la vidéo du Pr Luc Montagnier sur cette question), qu’elle peut simuler n’importe quelle autre maladie et qu’on ne peut pas la détecter de manière fiable. Le diagnostic doit donc reposer avant tout sur l’examen clinique et pour que celui-ci aboutissent à un diagnostic il faut que les médecins soient informés sur la forme chronique de la maladie de Lyme et ses symptômes.
Pour en savoir plus sur la forme chronique de la maladie de Lyme et sur les traitements, vous pouvez lire l’excellent ouvrage de Judith Albertat, Maladie de Lyme, Mon parcours pour retrouver la santé.
Article à lire sur « La Nutrition.fr »
https://www.lanutrition.fr/maladie-de-lyme-comment-la-reconnaitre-et-sen-proteger